Après la Grande Barrière de Corail, nous sommes entrés dans l’antre de Mère Nature, avons pénétré les forêts tropicales humides du nord du Queensland, uniques au monde. En effet, s’élevant à plus de 1000 mètres, ces montagnes d’un vert intense se jettent dans la mer. Des décors à la Jurassic Park. Et pour cause, pour accéder à cette région, nous avons dû emprunter un ferry traversant la Daintree River, infestée de crocodiles… A partir de là, plus aucun lien direct avec l’Australie, le réseau téléphonique est devenu inexistant et les lignes électriques, coupées (l’électricité présente est produite par générateurs ou panneaux solaires).
L’intérêt de cette excursion est varié : découvrir cette forêt vierge par de nombreuses balades, être coupés du monde et ressentir le mode de vie des quelques habitants de ces lieux ; chercher, prudemment, la trace de crocodiles aux abords des criques, surprendre un casoar ; longer les plages désertes, coincées entre la mer et la végétation. Et pourquoi pas, découvrir une espèce vivante, que l’on croyait disparue depuis des milliers d’années…
Nous nous demandons comment la route que nous empruntons, a pu être créée, tellement la nature est abondante : fig trees, lianes, palmiers et fan palms débordent sur la route. Lors des balades à pied, le sentiment est le même, en ajoutant des mangroves et des criques. Par de petites routes, des pistes ou à pied, nous avons atteint Cape Tribulation, Myall et Noah Beach, Cow Bay et Cape Kimberley, chacun coin de paradis paisible, souvent accompagné d’une crique… Trop prudents peut-être, nous n’aurons point vu de crocodiles, trop bruyants sûrement, les casoars seront restés cachés. Nous avons aperçu l’Ulysse, un grand papillon bleu assez rare, attiré par le jean et les yeux bleus de Géraldine ! Nous avons surpris des sangliers, s’abreuvant aux abords d’une crique.
Pour profiter encore mieux de l’isolement de cette région, nous y avons passé une nuit, sur un camping de bush à deux pas de la mer, dans la pénombre de la forêt. Le lever de soleil n’aura pas révélé ses plus belles couleurs, mais nous aura fait profiter de la tranquillité unique qu’offrent les lieux.
Seul ce pays des antipodes peut apporter de tels espaces extrêmes, du désert aride aux forêts totalement vierges, d’une grande ville moderne comme Sydney, à l’isolement sauvage du Cape Tribulation. Bref, des décors aux antipodes, nous en vivons et en voulons encore !